Héritage d’un jeune apprenti sociologue de passage au PÉRISCOPE


[[{"fid":"569","view_mode":"default","fields":{"format":"default"},"type":"media","field_deltas":{"1":{"format":"default"}},"attributes":{"height":"200","width":"200","style":"float:left","class":"file-default media-element"}}]]C’est à l’hiver 2018 que je suis débarqué à la FSÉ pour travailler à titre d’assistant de recherche pour le réseau PÉRISCOPE. Je terminais alors la rédaction de mon doctorat en relations industrielles et je cherchais du boulot pour suppléer à la fin de ma bourse doctorale. Je ne pouvais certainement pas imaginer que le jeune sociologue de formation que j’étais alors allait en tirer une expérience absolument décisive quant à la manière dont il percevait la recherche et son rôle comme outil de transformation sociale.

De fait, jusqu’à maintenant, j’avais évolué dans un environnement relativement traditionnel sur le plan académique, où la principale préoccupation eu égard à la recherche de terrain consistait à valider ou infirmer des théories scientifiques à grande ou moyenne portée. Si l’on peut concevoir dans ces milieux que la science sociale est susceptible de transformer positivement les milieux enquêtés, c’est à condition de produire des résultats dont la mesure de qualité repose sur le fait que les principaux acteurs concernés sont intervenus le moins possible dans la démarche du chercheur, conférant ainsi à celui-ci la plus grande indépendance possible quant à son objet d’étude. À partir des ces données dites « probantes », il est alors possible de mettre au point des prescriptions ou des recettes pouvant améliorer les environnements, peu importe ce qu’en disent ou en pensent les principaux concernés. Enseignant-e-s, cela vous rappelle quelque chose?

Le réseau PÉRISCOPE valorise une autre manière de pratiquer et de concevoir la recherche. Bien sûr, le chercheur doit entretenir une certaine indépendance afin de jouer adéquatement son rôle et de produire des données susceptibles d’informer (ou non) la décision des acteurs. Or, plutôt que de débarquer sur le terrain avec son propre agenda, celui-ci est plutôt invité à co-élaborer des recherches avec les partenaires membres du réseau, cela en accordant une très grande importance au fait de pouvoir croiser les perspectives de chacun et chacune de manière novatrice, avec pour finalité d’en arriver collectivement à favoriser au maximum la réussite scolaire de l’ensemble des Québécois-e-s. Auparavant, j’avais déjà eu vent de la recherche-action ou de la recherche collaborative, mais cette idée d’un réseau de recherche impliquant l’ensemble de ses membres, interfécondant diverses perspectives et permettant le codesign de la recherche entièrement orientée vers une visée commune fut une véritable révélation pour moi. Il faut dire que le progressiste assumé que je suis a toujours été extrêmement sensible à cette idée d’intervention sociale fondée sur la science et axée sur la participation de l’ensemble.

Il importe d’ailleurs d’insister ici sur la notion de participation, du fait qu’elle se situe au cœur de la démarche du PÉRISCOPE et que celle-ci s’est exprimée plus que jamais au cours de la dernière année. Outre le formidable accueil qui m’a été réservé et le souhait exprimé, puis acté par la co-directrice du réseau de me voir participer à toutes les dimensions de la vie du PÉRISCOPE, j’ai pu constater sur le terrain l’affirmation de plus en plus avérée de la participation, tant dans le cadre de la tournée R_École, dans le cadre du congrès de l’International Society of Cultural-historical Activity Research où une place certainement significative lui était accordée dans les travaux de plusieurs chercheur-e-s d’envergure, dans les activités PÉRISCAR qui ont permis de nouer des liens entre chercheur-e-s et praticiens autour de démarches communes ou encore dans les méta-analyses des publications et productions savantes réalisées par les membres chercheur-e-s du réseau. Chaque fois, nous en revenions toujours aux mêmes conclusions, à savoir que la participation à tous les niveaux est la clé pour assurer la réussite scolaire du grand nombre, mais aussi pour établir et maintenir des partenariats fructueux. Or, il est également devenu assez clair que cela exige un investissement en temps, ce temps devenu si précieux en cette ère où tout se déroule si rapidement, mais dont les retombées à long terme ne font nul doute.

Au final, je ressors transformé de cette belle aventure au PÉRISCOPE, tant sur le plan personnel qu’en ce qui concerne les nouveaux acquis insérés dans ma boîte à outils de sociologue. Quant à ma pratique future pratique, celle-ci sera teintée pour toujours par l’idée que si la démarche collaborative exige du temps, il n’en demeure pas moins que le processus de recherche de recherche le plus socialement bénéfique demeure celui qui se réalise avec et pour les acteurs et qui tient compte de l’entrecroisement de l’ensemble des perspectives.

Excellente continuation dans votre projet et longue vie au réseau PÉRISCOPE.

 

547 - PÉRISCOPE : contributions théoriques, méthodologiques et praxéologiques du rapport aux savoirs à la réussite scolaire et éducative

Le 91e congrès de l'ACFAS débute lundi sur le campus de l'Université d'Ottawa.
Voici la programmation du colloque 547 - PÉRISCOPE : contributions théoriques, méthodologiques et praxéologiques du rapport aux savoirs à la réussite scolaire et éducative qui se déroulera jeudi le 16 mai et qui se poursuivra vendredi le 17 mai. Ce colloque, sur place et en ligne, permettra d’examiner le rapport aux savoirs de plusieurs agent·es de l’éducation en utilisant notamment des perspectives socioanthropologiques et socioculturelles. Dans un contexte caractérisé entre autres par le renforcement du contrôle externe et la montée de l’IA, les panélistes se pencheront sur le rapport aux savoirs des élèves, des enseignant·es, des formateur·trices, des directeur·trices d'écoles et des autres intervenant·es.


528 - Connaissances scientifiques en contexte au bénéfice du développement professionnel des enseignant·es et de la réussite scolaire et éducative : quel avenir?

Voici aussi la programmation du colloque 528 - Connaissances scientifiques en contexte au bénéfice du développement professionnel des enseignant·es et de la réussite scolaire et éducative : quel avenir? qui se déroulera lundi le 13 mai dans le cadre du congrès de l’Acfas. Le Comité organisateur, composé de membres de plusieurs regroupements de recherche en éducation du Québec, a planifié ce colloque dans le contexte de la loi no 23 et de la création de l'Institut national d'excellence en éducation (INEE). Ce colloque vise à effectuer un retour réflexif sur le processus qui a prévalu en observant les enjeux et défis ainsi que les objets et méthodologies de recherche qui s’imposent dorénavant en matière de formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants ainsi qu’en matière de réussite scolaire et éducative.
Pour plus de détails sur la programmation: https://lnkd.in/gkEMVHB2


Le bien-être et la réussite de l’élève à l’école : Perspective internationale

Sous la direction de Nadia Rousseau, Dominic Voyer et Gaëlle Espinosa, cet ouvrage est consacré à l’enseignement à une diversité d’élèves. Il est dédié aux enseignant·es, mais également tous les acteur·trices qui gravitent autour de ces personnes professionnelles. Cet ouvrage contient 13 chapitres dont l'un rapporte l'effort du réseau PÉRISCOPE en matière de réussite scolaire.  L'ouvrage est disponible gratuitement en version pdf sur le site des PUQ. Suivre ce lien.


L'INEE n'est pas immINEntE

Le MEQ repousse la mise en place de la création de l'institut national d'excellence en éducation (INEE) pour des raisons que nous ne connaissons pas : Difficultés non anticipées? Financement non disponible? crédibilité douteuse? La liste est extensible ...


Le palmarès des écoles: le réseau Périscope s'oppose à l'accentuation de la sélection et des inégalités qui risquent d'en résulter.

Québec a dévoilé le 18 mars un « tableau de bord » en éducation qui fournira à tout un chacun l'information pour comparer, maintenant ou sous peu, les différentes régions, les centres de services scolaires et les écoles. Puisque ce palmarès va creuser l'écart entre les écoles, en permettant aux familles qui en ont les moyens de choisir une école plus performante, le réseau PÉRISCOPE vous invite à signer la pétition d’École ensemble en suivant ce lien: https://www.ecoleensemble.com/palmares