Panels en réseau_Série 3 : Participation au temps de la Covid-19 - Engager ou réengager les jeunes dans leur scolarisation


Le 18 mars 2021 s’est déroulée la troisième séance de la troisième série des Panels en réseau portant sur engager ou réengager les jeunes dans leur scolarisation en lien avec la thématique générale au sujet des inégalités et des iniquités scolaires en temps de la Covid-19.  Sandy Nadeau (Université Sherbrooke), Ismaël Belil (CréaLab), Didier Paquelin (Université Laval) dressent la table avec leur réflexion puis un dialogue en est suivi.

La force des relations écoles-famille-communauté aide à soutenir les transitions vécues par les élèves entre l’école et la maison et la maison et l’école. Des élèves ont apprécié se scolariser à la maison puisque cela apportait plusieurs avantages dont une plus grande liberté – comme se lever plus tard, jouer avec son animal de compagnie durant les pauses. Ces avantages disparaissent avec le retour des structures scolaires rigides et conventionnelles. L’avantage de la flexibilité, dont jouit la formation à distance, serait-il nécessaire pour engager, voire réengager, des jeunes du primaire et du secondaire? Autrement dit, est-ce que l’alternance entre apprendre à l’école et réaliser des apprentissages scolaires à la maison, à la bibliothèque ou ailleurs, serait en voie de gagner des adeptes?

Pour engager les élèves, gagner en flexibilité devient une voie prometteuse. Ainsi, l’école pourrait ne pas s’en tenir aux méthodes d’enseignement et d’évaluation conventionnelles et emprunter des méthodes qui réduiraient la culture de la note. Il est souligné que le discours d’autosabotage (p.ex. on est en retard et le rattrapage est primordial) doit être déconstruit et nuancé. Des pistes sont énoncées :

  • Développer un regard distinct selon le niveau d’âge des élèves et apporter des mesures distinctes – plutôt que de perpétuer le mur à mur.
  • Diversifier les manières d’apprendre à apprendre et recourir à des façons de cultiver la curiosité d’apprendre.
  • Mieux vaut outiller les élèves que leur enseigner un sujet précis et invariable.
  • Trois attitudes ressortent de nouvelles pratiques enseignantes : le lâcher-prise, la confiance (en l’autre et en soi) et la responsabilisation partagée.
  • Nous sommes redevables à la jeunesse et leur agentivité pourrait pousser l’offre éducative à s’adapter (tout acteur du réseau confondu).
  • Se montrer plus flexible sur le continuum entre formel et informel.

Puisque l’école québécoise a trois fonctions (instruire, socialiser et qualifier), l’importance de cultiver la vie sociale en contexte pandémique et possiblement postpandémique, ressort :

  • Des étudiant·e·s qui ont abandonné l’école soulignent n’avoir jamais vu le visage d’un enseignant·e depuis plusieurs mois.
  • L’année 2020-2021 est très difficile pour des élèves de 5e secondaire qui manquent de rites de passage, ce qui fragilise leurs transitions.
  • Un CréaLab a mis sur pied des communautés virtuelles (club de lecture, de dessin) animées. Il s’est aussi affilié à une école pour organiser des rencontres bimodales entre les élèves et des auteur·e·s.
  • Des jeunes contactent des personnes-ressources principalement en soirée et pour toutes sortes de sujets.
  • Les lieux informels de rencontre forgent des liens sociaux et « synchronisent » les gens.
  • Transformer les espaces scolaires en tiers lieu (p.ex. en lieu de vie où je peux m’installer), des lieux qui cultivent l’art de la rencontre. Et si, à l’université, c’était seulement l’enseignant·e qui était à distance et que les étudiant·e·s étaient sur le campus?

Des questions plus théoriques ont aussi émergé : [1] Avons-nous emprunté une voie de non-retour en ce qui concerne la diversification des espaces où les apprentissages scolaires se produisent? [2] La combinaison des lieux d’activité conduit-elle à de nouvelles nécessités comme la négociation de temps, d’espace et d’équipement entre moi et les autres (famille, conjoint·e, ami·e·s) ainsi qu’entre mes différents rôles (apprenant, parent, travailleur, vacancier)? [3] Devrons-nous placer des synchroniseurs (des carrefours de rencontre) de façon à réinstaller des rythmes et des rites adaptés aux changements que nous sommes à vivre?

Alors que la version complète de la présentation est accessible uniquement aux membres, voici la bande-annonce de ce panel:

547 - PÉRISCOPE : contributions théoriques, méthodologiques et praxéologiques du rapport aux savoirs à la réussite scolaire et éducative

Le 91e congrès de l'ACFAS débute lundi sur le campus de l'Université d'Ottawa.
Voici la programmation du colloque 547 - PÉRISCOPE : contributions théoriques, méthodologiques et praxéologiques du rapport aux savoirs à la réussite scolaire et éducative qui se déroulera jeudi le 16 mai et qui se poursuivra vendredi le 17 mai. Ce colloque, sur place et en ligne, permettra d’examiner le rapport aux savoirs de plusieurs agent·es de l’éducation en utilisant notamment des perspectives socioanthropologiques et socioculturelles. Dans un contexte caractérisé entre autres par le renforcement du contrôle externe et la montée de l’IA, les panélistes se pencheront sur le rapport aux savoirs des élèves, des enseignant·es, des formateur·trices, des directeur·trices d'écoles et des autres intervenant·es.


528 - Connaissances scientifiques en contexte au bénéfice du développement professionnel des enseignant·es et de la réussite scolaire et éducative : quel avenir?

Voici aussi la programmation du colloque 528 - Connaissances scientifiques en contexte au bénéfice du développement professionnel des enseignant·es et de la réussite scolaire et éducative : quel avenir? qui se déroulera lundi le 13 mai dans le cadre du congrès de l’Acfas. Le Comité organisateur, composé de membres de plusieurs regroupements de recherche en éducation du Québec, a planifié ce colloque dans le contexte de la loi no 23 et de la création de l'Institut national d'excellence en éducation (INEE). Ce colloque vise à effectuer un retour réflexif sur le processus qui a prévalu en observant les enjeux et défis ainsi que les objets et méthodologies de recherche qui s’imposent dorénavant en matière de formation initiale et continue des enseignantes et des enseignants ainsi qu’en matière de réussite scolaire et éducative.
Pour plus de détails sur la programmation: https://lnkd.in/gkEMVHB2


Le bien-être et la réussite de l’élève à l’école : Perspective internationale

Sous la direction de Nadia Rousseau, Dominic Voyer et Gaëlle Espinosa, cet ouvrage est consacré à l’enseignement à une diversité d’élèves. Il est dédié aux enseignant·es, mais également tous les acteur·trices qui gravitent autour de ces personnes professionnelles. Cet ouvrage contient 13 chapitres dont l'un rapporte l'effort du réseau PÉRISCOPE en matière de réussite scolaire.  L'ouvrage est disponible gratuitement en version pdf sur le site des PUQ. Suivre ce lien.


L'INEE n'est pas immINEntE

Le MEQ repousse la mise en place de la création de l'institut national d'excellence en éducation (INEE) pour des raisons que nous ne connaissons pas : Difficultés non anticipées? Financement non disponible? crédibilité douteuse? La liste est extensible ...


Le palmarès des écoles: le réseau Périscope s'oppose à l'accentuation de la sélection et des inégalités qui risquent d'en résulter.

Québec a dévoilé le 18 mars un « tableau de bord » en éducation qui fournira à tout un chacun l'information pour comparer, maintenant ou sous peu, les différentes régions, les centres de services scolaires et les écoles. Puisque ce palmarès va creuser l'écart entre les écoles, en permettant aux familles qui en ont les moyens de choisir une école plus performante, le réseau PÉRISCOPE vous invite à signer la pétition d’École ensemble en suivant ce lien: https://www.ecoleensemble.com/palmares