Panels en réseau Série 2: Connexions, maisons et autorégulation - résumé et bande annonce


Le 12 novembre 2020 a eu lieu la quatrième séance de la deuxième série des Panels en réseau sur les inégalités/iniquités éducatives au temps de la Covid-19. Les panélistes invité·e·s Stéphane Allaire (chercheur, UQAC), Audrey Bluteau (Bibliothèque Père-Ambroise, Montréal), Thomas Mechineau (étudiant international, Université Laval), Alexandre Buysse (chercheur, Université Laval), Marie-Pier, Alice, Florence (élèves au secondaire) et Virginie Vincent (étudiante au collégial) ont réfléchi ensemble sur les connexions, la maison et l’autorégulation. Quels sont les nouveaux visages de l'accès aux instruments numériques ?

Résumé

Le concept de connexion renvoie à plusieurs aspects : la relation humaine, les interactions élèves-enseignant·e, les échanges entre pairs. Le numérique peut être un amplificateur de ces liens. Cependant, le numérique est encore sous-utilisé. Malgré l’essor du numérique par la pandémie, le contenu prévaut à la connexion humaine et des élèves se retrouvent isolés.

Pour contrer l’isolement, la bibliothèque Père-Ambroise (Montréal) cherche à devenir un point d’ancrage pour l’école, la famille et la communauté. Toutefois, la pandémie a provoqué un éloignement des usagers, ce qui accroit davantage les iniquités. Heureusement, la bibliothèque a créé des activités à distance où des membres de la famille deviennent les relais des animateurs de la bibliothèque. C’est 784 activités qui ont été mises sur pied.

Les cours à distance sont le quotidien de l’étudiant international, candidat à la maitrise en technologie éducative. 75% de ses cours sont asynchrones, ce qui représente un défi logistique lorsque plusieurs personnes étudient ou travaillent à la maison, mais c’est aussi une possibilité pour les étudiant·e·s internationaux de rester avec leurs proches dans leur pays e d’étudier à distance. Selon lui, l’autorégulation et avoir un point d’ancrage l’ont aidé dans sa réussite. D’ailleurs, la pandémie a créé des opportunités professionnelles pour les gens en technologies éducatives, notamment avec la popularisation du télétravail. 

La présence des amis à distance (via l’écran) est un substitut, mais l’expérience de l’isolement demeure dure à vivre. Les problèmes techniques des plateformes et la limite de la bande passante restreignent souvent les connexions par le Web dans une même maison, notamment si celle-ci se trouve en région. De plus, l’alternance entre l’école et la maison pour l’apprentissage formel demande une plus grande gestion par les élèves. C’est aussi plus difficile de se rapprocher humainement puisque les visages sont numériques à distance ou masqués en présence. De même, la distance fait obstacle aux sports d’équipe, lesquels sont un exutoire pour le stress et une aide à l’autorégulation.

L’engagement social devient plus difficile. Les associations étudiantes doivent dorénavant innover. Offrir un local programme, organiser des évènements sociaux est déconseillé. Il y a donc moins de côtoiement entre les cohortes. 

L’éducation à distance en situation de pandémie ranime le défi de l’isolement et de l’autorégulation. D’une part, être à distance ne nous forme pas à l’autorégulation. D’autre part, se sentir isolé·e affecte notre capacité à s’autoréguler et à créer de nouveaux liens. Réorganiser les tailles des classes à distance (passer de 32 à 8 élèves par rencontre) contrerait cette difficulté. En outre, les moyens technologiques existent pour faire autrement, mais les infrastructures actuelles le permettent peu.

Une bonne connectivité Internet stable donne accès à des contenus Web plus riches. Cependant, elle nuit parfois lorsque tout passe par l’écran : les activités professionnelles, personnelles et les loisirs. Or, est-ce que regarder l’écran est une interaction? Non, si on n’y trouve pas des êtres humains qui échangent ensemble. Pourtant, l’écran ouvre des fenêtres inattendues à des familles, rejoint de nouvelles personnes et crée des connexions autrefois inenvisageables (popularisation des clubs de lecture pour les 20-40 ans). De plus, les ressources technologiques créent des milieux formels que des personnes réutilisent plus tard comme espace d’échange informel (un lieu de coélaboration), ce qui souligne l’importance du besoin de se connecter et de bâtir avec l’autre. Trop souvent, malheureusement, la fonction des relations sociales se ramène à livrer du contenu, ce qui met de côté l’aspect spontané de la relation, sa dimension affective, voire sa valeur. Ces dernières caractéristiques jumelées avec la bienveillance aident à créer un climat propice aux échanges qui favorisent l’autorégulation et ainsi à humaniser les nouveaux visages du numérique. 

Alors que la version complète de la présentation est accessible uniquement aux membres,
voici la bande-annonce de ce panel :

Le bien-être et la réussite de l’élève à l’école : Perspective internationale

Sous la direction de Nadia Rousseau, Dominic Voyer et Gaëlle Espinosa, cet ouvrage est consacré à l’enseignement à une diversité d’élèves. Il est dédié aux enseignant·es, mais également tous les acteur·trices qui gravitent autour de ces personnes professionnelles. Cet ouvrage contient 13 chapitres dont l'un rapporte l'effort du réseau PÉRISCOPE en matière de réussite scolaire.  L'ouvrage est disponible gratuitement en version pdf sur le site des PUQ. Suivre ce lien.


L'INEE n'est pas immINEntE

Le MEQ repousse la mise en place de la création de l'institut national d'excellence en éducation (INEE) pour des raisons que nous ne connaissons pas : Difficultés non anticipées? Financement non disponible? crédibilité douteuse? La liste est extensible ...


Le palmarès des écoles: le réseau Périscope s'oppose à l'accentuation de la sélection et des inégalités qui risquent d'en résulter.

Québec a dévoilé le 18 mars un « tableau de bord » en éducation qui fournira à tout un chacun l'information pour comparer, maintenant ou sous peu, les différentes régions, les centres de services scolaires et les écoles. Puisque ce palmarès va creuser l'écart entre les écoles, en permettant aux familles qui en ont les moyens de choisir une école plus performante, le réseau PÉRISCOPE vous invite à signer la pétition d’École ensemble en suivant ce lien: https://www.ecoleensemble.com/palmares


Un grand éducateur et chercheur vient de s'éteindre

Antoine Baby, cofondateur du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES), laisse un héritage intellectuel de taille en matière de persévérance et de réussite scolaire et éducative. Il tenait des propos éclairés sur des questions complexes. Dans ses analyses, il a su mettre l'accent sur la réussite plutôt que sur l'échec scolaire. 

Le réseau PÉRISCOPE consacre le panel en réseau, intitulé L’incontournable nécessité d’une vision sociale de l’école québécoise, à un hommage à ce bâtisseur du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) et du Centre de transfert sur la réussite éducative (CTREQ).

Pour assister au panel, jeudi le 21 mars 2024 (16h00 - 17h00), se rendre à

https://periscope-fse-ulaval.zoom.us/my/periscope2024

Mot de passe: tact


Le mouvement École ensemble a initié un débat collectif sérieux, passons maintenant en mode solution!

Lors du panel en réseau du 15 février 2024 qui a porté sur le plan pour un réseau (scolaire) commun,  monsieur Stéphane Vigneault, coordonnateur d'École ensemble, a suggéré que le débat amorcé a permis de cerner l'enjeu sociétal de faire en sorte que les élèves du Québec aillent à l'école ensemble. La conversation étant installée et l'objet clarifié, il s'agit maintenant de faire porter l'attention sur, et de discuter, de la solution.