Traitement auditif, traitement phonologique et acquisition de la morphologie dans la dyslexie développementale


Thèse

Contributeurs:

État de publication: Publiée (2006 )

Lieu: Montréal, Canada

URL: https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/17815/St-Pierre_Marie-Catherine_2006_these.pdf?isAllowed=y&sequence=1

Résumé: Cette thèse examine les interrelations entre les Difficultés de Langage Écrit (DLÉ) s’apparentant à la dyslexie développementale, le traitement phonologique, l’acquisition de la morphologie et le traitement auditif chez les enfants âgés de 9 à 12 ans. Une première étude menée auprès d’enfants dysphasiques montre que le taux d’erreur produit sur les marques morphologiques de genre pour les adjectifs et pour les marques de nombre pour les verbes dépend de la représentativité des formes ayant une alternance phonologique régulière, des formes irrégulières et des formes invariables dans le lexique du français. Ainsi, les enfants dysphasiques produisent plus d’erreurs sur les verbes ayant une alternance phonologique régulière que sur les adjectifs de même type parce que la représentativité de ces formes adjectivales régulières est proportionnellement plus importante que celle des formes verbales régulières dans le lexique français. Ces résultats appuient l’approche connexionniste selon laquelle le rythme d’acquisition des marques morphologiques dépend de la représentativité de chacune des marques au sein d’une catégorie lexicale. Une deuxième étude menée auprès d’enfants qui présentent des difficultés d’acquisition du langage écrit révèle que ces enfants présentent aussi des difficultés dans l’acquisition des marques morphologiques. Les résultats confirment le rôle prépondérant de la représentativité des formes ayant une alternance phonologique régulière, des formes irrégulières et des formes invariables des adjectifs et des verbes. Les résultats de la première et de la deuxième étude nous amènent à proposer qu’un déficit de traitement phonologique commun aux enfants dysphasiques et DLÉ contribue de façon significative aux difficultés qu’ils rencontrent dans l’acquisition des marques morphologiques de flexion de genre et de nombre. La comparaison des résultats des deux études confirme que l’acquisition des marques morphologiques repose essentiellement sur le développement du langage oral. La troisième étude vise à documenter les troubles de traitement auditif (TTA) chez des enfants qui présentent également des troubles d’acquisition du langage écrit. Le logiciel TOT (test d’ordre temporel) qui a été élaboré pour cette étude permet d’évaluer les habiletés de traitement auditif pour des patrons de durée et de hauteur pour des stimuli verbaux (la voyelle a), non verbaux (son pur) et musicaux (son de trompette). Le logiciel offre en outre un mode de réponse verbal et un mode de réponse visuel, c’est-à-dire que l’enfant pointe sur l’écran le patron visuel correspondant au patron entendu. Les résultats révèlent que la performance des enfants avec ou sans trouble de traitement auditif est meilleure pour les stimuli musicaux que pour les stimuli verbaux. Seulement une partie des enfants avec TTA obtiennent des scores inférieurs à ceux du groupe contrôle. Ces résultats n’appuient pas l’hypothèse d’une relation causale entre la présence d’un déficit de traitement auditif tel que mesuré par les tests d’identification de patron de hauteur et de durée et les difficultés d’acquisition du langage écrit. Les résultats de cette thèse suggèrent qu’un déficit de traitement phonologique a des conséquences directes sur l’acquisition des marques morphologiques flexionnelles à l’oral et à l’écrit et que ce déficit n’origine pas d’un déficit général du traitement auditif.

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